Esperanza Spalding,nouvelle vague.

Publié le par Thomas

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Esperanza Spalding a fait du chemin. Depuis elle a su atteindre ses rêves les plus fous, à première vue aussi inaccessibles que le haut du manche de sa contrebasse à côté du quel elle pose inlassablement depuis quelques temps.

 

C’est qu’à côté de son instrument, elle ressemble plus à une enfant perdue qu’à la talentueuse musicienne qu’elle est. C’est peut être ce qui lui donne tant de charme. Mais dès lors qu’elle se met à jouer, tous les préjugés tombent. On est comme absorbé par son sens du swing, la souplesse avec laquelle sa main glisse sur ce qui, il y a encore quelques temps ne représentait que le manche d’une contrebasse et qu’à elle seul elle a su personnifier.

 

Son parcours aussi est atypique : à 16 ans elle vit déjà de la musique ce qui l’amène à enseigner au Berklee College of Music de Boston, la plus prestigieuse des écoles de jazz américaines et ce à seulement 20 ans. Elle a pourtant commencé à l’âge de quatre ans avec un violon. "Le violon n'était pas mon seul instrument, j'ai joué du hautbois, de la clarinette, du piano, de la guitare. Plus que les instruments, j'aimais les sons, je voulais les toucher, les manger, les comprendre. Adolescente, j'étais dans le monde de la musique classique, je ne connaissais rien au jazz. Mais le jour où j'ai touché une contrebasse, j'ai ressenti la vibration incroyable de cet instrument : on l'embrasse et le son nous enveloppe. Mon prof m'a montré une ligne de blues et comment improviser. J'ai trouvé là une absolue nouveauté pour moi : la création spontanée."

 

Chamber Music Society n’est pas son premier album, il y a pourtant peu que l’on  parle d’elle. Auparavant, elle a déjà joué à la Maison Blanche pour Obama trois fois, et Prince la courtise autant qu’il l’admire. Son troisième album est alors un mélange de musique Latino, de Jazz et de soul. Portée par une voix douce et claire, les morceaux se succèdent et sont la preuve d’un talent grandissant et d’une culture musicale eclectique.

 

Ceux qui pleurent Thelonious Monk ou Miles Davis n’ont qu’à bien se tenir, le jazz a encore de beaux jours devant lui et puise sa force dans la diversité  à l’image de cette afro-américaine, hispanique, asiatique et amérindienne qui nous régale déjà.

 

Chamber Music Society

 

Source : http://www.lesinrocks.com/

 

Thomas

Gentle Rédaction

Publié dans Portrait pour trait

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